LES COLIQUES
Les coliques du cheval, manifestations de douleurs abdominales, sont l’objet de maintes recherches chez les vétérinaires et les biologistes. Leurs causes sont multiples, avec des intensités différentes . Le cheval paye encore un trop lourd tribut à cette pathologie, malgré de nets progrès en prévention ou en chirurgie. Voici un résumé des connaissances en la matière.
Les symptômes de coliques
Le cheval exprime ses douleurs abdominales de plusieurs façons : il gratte le sol, donne des coups de pied, regarde son abdomen et quelquefois grince des dents. Il tente souvent de se soulager en se roulant, voire en restant couché. Certains chevaux peuvent même se mutiler l’abdomen avec leurs dents ou leurs sabots. Si les coliques sont faciles à repérer, il est par contre très hasardeux de tenter une thérapeutique sans faire appel au vétérinaire : cette pathologie est une des plus délicates à aborder et ses causes et symptômes sont trop nombreux et différents d’un cheval à l’autre.
Les premiers réflexes
Jusqu’à l’arrivée du vétérinaire, il faudra ôter toute alimentation, empêcher le cheval de se coucher et le faire marcher calmement. Il sera utile au vétérinaire de connaître les conditions d’hébergement, d’environnement, les antécédents médicaux ou chirurgicaux, le régime alimentaire et la vermifugation. Votre vétérinaire devra aussi connaître les changements subis par le cheval dans les jours précédents, son état d’appétit, la quantité d’eau consommée, et le moment exact de l’apparition des coliques, ainsi qu’un résumé des manifestations douloureuses avant son arrivée.
Les coliques gastriques
Cas le plus courant : la dilatation de l’estomac, due à une accumulation de gaz ou de liquide par ingestion de nourriture hautement fermentescible (herbe en pousse maximale à la mise au pré), consommation excessive d’eau après un effort ou une privation, absorption d’un repas immédiatement après un exercice soutenu chez les chevaux tiqueurs. Suite à une dilatation trop importante peut apparaître une rupture gastrique, et c’est la mort certaine. La surcharge gastrique est due à une trop grande consommation d’aliments, un abreuvement trop irrégulier ou des sécrétions insuffisantes.
Les coliques de l’intestin grêle
Les obstructions simples de l’intestin grêle entraînent une accumulation de liquides, distendant l’intestin et provoquant des douleurs dans la zone bouchée. Les obstruction étranglées sont dues à l’interruption de la circulation sanguine intestinale. Le traitement de ces occlusions est toujours chirurgical, avec un taux de survie variant de 27 à 70 % suivant l’âge et le moment de la prise en charge. Les affections inflammatoires ont des origines traumatiques (parturition), infectieuses (péritonites), ou résultent de la présence de masses intra-abdominales : tumeurs, abcès, hématomes.
Les coliques du gros intestin
Ce sont peut-être les plus impressionnantes pour le propriétaire du cheval. Elles sont provoquées par des bouchons, des affections liées à des corps étrangers, des déplacements ou des accrochements, des torsions ou des invaginations, des lésions ou une chute du débit sanguin au niveau du gros intestin.
Les infestations parasitaires
Elles peuvent être responsables de coliques sévères, d’où une importance particulière de la prévention : gestion des pâturages en évitant une trop forte densité d’animaux ou en éliminant régulièrement les crottins, bon état sanitaire des bâtiments, l’humidité favorisant le développement des parasites, et vermifugation régulière et générale du cheptel.
Le rôle de l’alimentation
Les aliments peuvent générer des coliques. La qualité du foin est essentielle, ainsi que de bonnes conditions de stockage. La paille d’orge est à éviter, car elle risque d’obstruer les glandes salivaires. Un mash hebdomadaire permet de reposer le système digestif. Le fourrage doit rester au cœur de l’alimentation du cheval : donner 4 à 5 kg minimum de foin par jour, avant les repas pour faciliter la digestion, diminue aussi l’ingestion de paille et minimise les risques de coliques. A augmenter si le cheval est sur copeaux. L’eau n’est pas à négliger : quantité, qualité, température.
Les coliques du poulain
Certaines coliques du poulain ont les mêmes causes que chez l’adulte, mais d’autres lui sont spécifiques. Le premier jour de leur vie, le méconium, assez consistant, est douloureux à évacuer . 3% des nouveau-nés échouent et font une colique. Les raisons peuvent être anatomiques, digestives, ou dues à un poulinage difficile. Il arrive (dans 90% des cas chez les mâles), que la vessie se rompe, d’où une présence d’urine dans l’abdomen. Les poulains de moins d’un an sont aussi sujets aux ulcères gastriques, dont la perforation leur est fatale. Les diarrhées infectieuses sont également importantes.
Source : cavadeos.com